TOUT EST AU POSSIBLE DANS LE MEILLEUR DES MONDES MIEUX

PRÉSENTATION
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TOUT EST AU POSSIBLE DANS LE MEILLEUR DES MONDES MIEUX

POUR QUE QUELQUE CHOSE ADVIENNE IL FAUT QUE QUELQUE CHOSE PARTE. LA PREMIÈRE FIGURE DE L’ESPOIR EST LA PEUR, LA PREMIÈRE APPARITION DU NOUVEAU L’EFFROI.

Si les américains et les anglais arrivent à parler de l’actualité politique de leur pays, il en est bien différent pour nous, français. Bien que ce soit notre sujet principal de discussion et que les changements qui s’annoncent alimentent nos peurs et nos paranoïas, il semble que la mise en scène de notre réalité politique soit bannie de nos théâtres. Ce manque met en évidence les rapports étranges de notre théâtre subventionné avec le monde politique qui le finance. Le financé ne pouvant critiquer le financeur, le cap semble alors difficile à franchir. Une sensation diffuse nous fait apparaître, depuis un temps, que les choses s’effacent. Nous sommes devenus les réactionnaires que nous critiquions, nous, qui nous voulions révoltés et progressistes. J’aurais pu monter Arturo Ui pour comparer cette histoire avec la résistible ascension de Nicolas Sarkozy. Jacques Chirac aurait pu y jouer Hindsborough. Mais les temps ont changé et la situation décrite par Brecht est trop précise pour la comparer à celle que nous vivons. Dans la pièce de Brecht, le comédien apprenait à Arturo/Hitler comment se mouvoir en public. Celui-ci le faisait répéter pour lui construire une attitude. Mais les hommes politiques d’aujourd’hui n’apprennent plus cela de nos acteurs, mais des médias. C’est dans ce cadre audiovisuel qu’ils construisent images et discours. (C’est peut-être parce qu’ils n’ont plus besoin du théâtre, qu’on ne peut plus les critiquer). En montant Macbeth, il m’aurait fallu mettre un visage aux trois sorcières qui ont convaincu Sarkozy d’être un jour président ; Mais qui représenteraient ces visages ? Quel pourrait être, aujourd’hui, la signification de la forêt s’avançant sur Macbeth, dans la guerre des paysages décrite par Shakespeare ? Je ne peux que prendre le problème à l’envers : notre contemporain politique comme matériau, non pas utilisé comme pamphlet politique mais comme matière à dire, à danser, à penser. Un théâtre résolument ancré/encré dans le réel où le passé, le répertoire, l’histoire deviennent une source possible de comparaison. Le répertoire est utilisable, mais les mots considérés comme tabou au théâtre et réservés aux humoristes, le sont-ils ? L’actualité, en l’occurrence les élections présidentielles de 2007, pourra-t-elle être une vague sur laquelle surfer pour construire une oeuvre théâtrale ? L’une des plus grandes oeuvres du XXe siècle, Guernica de Picasso, y a répondu en son temps. La littérature, la danse et le théâtre sont associés à la construction de ce spectacle, car nous ne voulons pas faire un théâtre politique, mais une forme théâtrale et chorégraphique qui utilise comme matériaux l’organisation des Hommes et le projet de société qu’ils doivent choisir. La forme sera efficace. Elle reprendra, précisément dans son timing, les références télévisuelles des 13, 26 et 52 minutes. Après une scène collective, chaque acteur se trouvera face à sa scène, avec faire-valoir s’il en a la nécessité. Il aura 13 minutes pour convaincre. La genèse de cette nouvelle aventure est un questionnement, se fondant sur une autocritique des pièces de Shakespeare sur lesquelles nous avons déjà travaillées (“Timon d’Athènes“ 1991, “Hamlet-Machine-Hamlet“ 1995, “Waiting for Richard“ 2000 et enfin “Anatomie Titus, Fall of Rome“ 2001) et sur mon envie de travailler sur le Macbeth. Mais à ce jour, je ne veux plus que les comédiens disent ce texte. La page est blanche, le monde est grand, les langues sont l’anglais, le français ou le franglais. La démolition des grandes barres d’immeubles dans nos banlieues, conduit à la reconstruction de petite maison individuelle. “Tout est au possible dans le meilleur des mondes mieux“ nous racontera l’histoire de ces ouvriers, qui un jour devant l’inaction et la désespérance mettent le drapeau rouge dans le tiroir de la commode. Les trois femmes arrivent. Comme toujours, elles sont gorgones ou sorcières, et disent à l’un d’entre eux : “Hi man, hey, you know… You, a day you’re gonna be the king.“ Les idéologies au placard, les cartes distribuées, le jeu peut commencer…

8 SCÈNES DE 13 MINUTES

1 – MISE AU PLACARD DES IDÉAUX SOCIALISTES
Scène individuelle avec Stéphane Bernard Texte de jean Baudrillard : “La fin du social“ Karl Marx et Friedrich Engels : “Manifeste du Parti Communiste“
Le drapeau soviétique, l’Internationale, Choeur chantant. Aucune question, rien à ajouter, alors on plie. On plie les drapeaux et on les range dans la commode. “Il n’est pas de sauveurs suprêmes Ni Dieu, ni César, ni Tribun, Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes Décrétons le salut commun. Pour que le voleur rende gorge, Pour tirer l’esprit du cachot, Soufflons nous-même notre force, Battons du fer tant qu’il est chaud. C’est la lutte finale ; Groupons-nous et demain L’Internationale Sera le genre humain“.
L’Internationale. Paroles : Eugène Potier. Musique : Pierre Degeyter (1871).

2 – DISCOURS A L’USAGE DES FINANCIERS ET AUTRES UTILISATEURS DE PRODUITS BANCAIRES
Scène individuelle avec Jean-Claude Martin Avec des textes de :
Joseph Beuys. Qu’est-ce que l’Argent (un débat) Nicolas Sarkozy : “Témoignage“ Jean Baudrillard : “La Pataphysique“
“Mesdames et Messieurs : il n’importe pas que vous sachiez exactement ce qu’est l’argent. Il n’importe pas que vous sachiez comment fonctionne votre poste de radio, il n’importe pas que vous sachiez pourquoi les forêts meurent. Il importe que ce soient les spécialistes qui le sachent et les responsables. Et justement, eux ne le savent pas.“
Qu’est-ce que l’argent Joseph Beuys – Éditions de l’Arche (1991).

3 – S’IL N’Y A PAS DE CENSURE, JE SUIS UN CHIEN QUI SUIT NICOLAS SARKOZY
Scène individuelle avec Gilles Chabrier Utilisation intime et efficace des discours de Nicolas Sarkozy. Chaque spectateur, pourvu d’un casque écoute comme dans une conversation téléphonique, la confidence intime de l’acteur/danseur.
“La gauche qui a trahi c’est celle, héritière de mai 68, qui demande aux enfants ce qu’ils ont envie d’apprendre, qui dit à l’élève qu’il est l’égal du maître, qui part en guerre contre l’élitisme républicain qui traumatiserait les mauvais élèves, qui explique aux professeurs que pour enseigner les mathématiques à Paul il faut d’abord connaître Paul plutôt que les mathématiques, et qui promet qu’on donnera le bac à tout le monde. Cette gauche là, au final, accepte la pauvreté pour peu qu’il n’y ait que des pauvres, tolère les retards pour peu que personne ne soit à l’heure, s’accommode des injustices si chacun en est également la victime.
Cette société là, je veux te le dit clairement, je n’en veux pas.“ Nicolas Sarkozy – discours à des jeunes militants de l’UMP juin 06 .

4 – JE SUIS TOUJOURS SEGOLENE ROYAL
Scène individuelle avec Anne Raymond Chorégraphie inspirée du Buto
“À qu’elle était jolie la chèvre de Monsieur Seguin… L’une après l’autre les étoiles s’éteignirent. Blanquette redoubla de coups de cornes, le loup de coups de dents… Une lueur pâle parut dans l’horizon… Le chant du coq enroué monta d’une métairie. « Enfin ! » dit la pauvre bête, qui n’attendait plus que le jour pour mourir ; et elle s’allongea par terre dans sa belle fourrure blanche toute tachée de sang… Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea.“

5 – DANS LA PRAIRIE, ARTAUD PREMIERE VICTIME DU CAPITALISME
Scène individuelle avec Claire Cathy Avec des textes de : Sophie Lannefranque : “Charles Ingals s’achète une pute“ Antonin Artaud : “La recherche de la Fécalité“
“Là ou ça sent la merde ça sent l’être, l’homme aurait très bien pu ne pas chier, mais il a choisi de chier comme il aurait choisi de vivre au lieu de consentir à vivre mort. C’est que pour ne pas faire caca il lui aurait fallu
consentir à ne pas l’être,
Mais il n’a pas pu se résoudre à perdre l’être, C’est-à-dire à mourir vivant. Il y a dans l’être quelque chose de particulièrement
tentant pour l’homme et ce quelque chose est
justement Le caca.“
Antonin Artaud la recherche de la fécalite

6 – MADONNA ET LADY MACBETH ENTRENT EN POLITIQUE
Scène individuelle avec Anne Ferret Avec des textes de Shakespeare “Macbeth“ Carmelo Bene “Macbeth“
Et des question de Julia Kristeva
“Esprits qui veillez sur les pensées de la mort Dépouillez-moi de mon sexe Rhabillez-moi toute de la férocité la plus cruelle Gelez mon sang
Barrez tout chemin à la pitié Que le remord ne serpente pas dans mon projet En arrêtant son acte Et en mes tendres seins muez le lait en fiel Ministres du meurtre qui invisibles Présidez aux méfaits de la nature Viens toi nuit obscure viens t’envelopper Des fumées les plus sombre de l’enfer Que mon poignard tranchant ne voie pas La blessure qu’il ouvre Ni le ciel ne se penche au milieu des ténèbres En hurlant Arrête Arrête“

7 – LE COYOTE EST UN ANIMAL DANGEREUX
Scène individuelle avec Yves Bressiant Avec des Textes de :
Carmelo Bene “Macbeth“
Nicolas Sarkozy d’après son livre “Témoignage“ Christophe Fiat “Batman une épopée“ Joseph Beuys en huis clos avec son coyote ou un héros positif face au coyote L’égalité ne doit pas conduire à ce que nous devenions pauvres, mais à ce que chacun puisse espérer devenir riche“
ÉPOPÉE une aventure de Batman à Gotham City
Nicolas Sarkozy- Témoignage

8 – TROP FAIBLE POUR NOUS DEFENDRE NOUS PASSONS A L’ATTAQUE
Scène collective Après l’efficacité, les retrouvailles. La nature emportera le vainqueur, la forêt, la mer avance en direction de la Sim City. La Guerre des paysages, la révolte de la nature. Mais nous aussi, nous appartenons à la nature. La voix des Oiseaux, ceux d’Aristophane ou ceux de Hitchcock.

DISTRIBUTION

PREMIÈRE : LE 27 FÉVRIER 2007 AU THÉÂTRE DE LA CROIX ROUSSE
DERNIÈRE : 5 MAI 2007 AU THÉÂTRE PARIS VILLETTE

Le 6 mai c’était fini, Nicolas Sarkozy était élu.

mise en scène : Philippe Vincent
chorégraphie : Florence Girardon
décor : Jean-Philippe Murgue
costumes : Cathy Ray
lumières : Hubert Arnaud
Informatique : Cécile Massa-Trucat

avec :
Stéphane Bernard,
Yves Bressiant,
Claire Cathy,
Gilles Chabrier,
Anne Ferret,
Jean-Claude Martin,
Anne Raymond.

Avec des mots, des phrases, des textes de :
Joseph Beuys, Jean-Jacques Rousseau, Antonin Artaud, Jean Baudrillard, Jean-Luc Godard, Gilles Deleuze, Alfred Hitchcock, Bertolt Brecht, Sophie Lannefranque, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, Karl Marx et Friedrich Engels, Eugène Potier, Michel Foucault, Voltaire, William Shakespeare, Aristophane et d’internautes…

Coryphée internet : Pierre Raine
Musique additionnelle : Bob Lipman
Installation son : Eric Ksouri
Décor construit par les ateliers de la Comédie de Saint-Étienne

Chargé de production : Olivier Bernard

BIO DE L’ÉQUIPE TOUT EST AU POSSIBLE…

Production :

Scènes-théâtre-cinéma
Coproduction : Comédie de Saint-Étienne
Coréalisation : Théâtre de la Croix Rousse et Théâtre Paris-Villette

REPRÉSENTATIONS

REPRESENTATIONS:

THEATRE DE LA CROIX ROUSSE

27 février > 17 mars 2007

THEATRE DE LA CROIX ROUSSE
Direction Philippe Faure

COMEDIE DE SAINT-ETIENNE

20 mars > 30 mars 2007

COMEDIE DE SAINT-ETIENNE
Direction Jean-Claude Berutti et François Rancillac

THEATRE PARIS-VILLETTE

19 avril > 5 mai 2007

THEATRE PARIS-VILLETTE
Direction Patrick Gufflet

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